H+4 : Ferrari AF Corse impose son rythme à Porsche
Lancée sur une piste sèche et sous un ciel nuageux, la 93e édition des 24 Heures du Mans tient toutes ses promesses. Après quatre heures d’épreuve, Ferrari mène avec deux voitures dans le top 3.
Ce début de course, marqué par le rythme impressionnant des Ferrari 499P et des Porsche 963, a été particulièrement tendu aux avant-postes, mais aucun incident majeur n’est à signaler.
Ferrari résiste à Porsche
Une fois la voiture de sécurité effacée, les concurrents se livrent à une bataille très disciplinée dans les premiers instants. Sans attendre, Julien Andlauer, parti troisième sur la Porsche 963 #5, double les deux Cadillac Hertz Team Jota et mène ainsi les débats.
Il parvient même à creuser un écart de plus de six secondes, grâce à une salve de tours très rapides. Will Stevens, dans la Cadillac V-Series.R #12, s’accroche et répond aux chronos d’Andlauer mais sans franchement remonter. Kévin Estre, sur la Porsche #6, fait une démonstration : 21e au départ, il est 5e après une heure. Il s’exprime : « C’était super. J’ai pu me faufiler dans le premier tour, et il n’y a pas eu de contact. Ferrari prend de l’avance sur la première partie des lignes droites, mais, pour l’instant, on est là où on a envie d’être ».
L’Aston Martin Valkyrie #007 Aston Martin THOR ouvre le bal des arrêts aux stands, après seulement cinq tours, en raison d’une crevaison lente. En six boucles, les leaders prennent déjà un tour aux dernières LMGT3. Il est très difficile de se différencier dans le trafic, mais certains pilotes prennent tous les risques : Sébastien Buemi, parti 10e sur la Toyota GR010 Hybrid #8 Toyota Gazoo Racing, est contraint de passer hors des limites du circuit avant Mulsanne pour éviter le contact.
Les cartes sont rebattues après le premier arrêt au stand. La Porsche #5 est toujours en tête, mais son écart avec la Cadillac #12 a réduit de moitié. Peu avant 17 heures, Paul Di Resta perd sa Peugeot 9X8 #93 Peugeot TotalEnergies à l'entrée du virage Porsche, mais réussit à sauver les meubles en heurtant à peine le mur de pneus après avoir traversé le bac à graviers. Il doit brièvement rentrer au stand pour remplacer son capot perdu.
Au fil des heures, les Cadillac perdent du terrain alors que les Ferrari en gagnent. La charge est menée par la 499P #50 AF Corse victorieuse l’année dernière, avec Nicklas Nielsen aux manettes. Il revient sur Kévin Estre (#6) qu’il dépasse aisément, avant de se lancer à la poursuite d’un époustouflant Julien Andlauer (#5). La bataille continue avec Mathieu Jaminet sur la #6 et Antonio Fuoco sur la #50. La passation de pouvoir s’effectue au 43e tour, où la Ferrari prend le meilleur sur sa rivale entre Mulsanne et Indianapolis.
Débuts plus discrets pour les Alpine, et ça ne va pas en s’arrangeant. Les deux A424 #35 et #36 reçoivent respectivement cinq et vingt secondes de pénalité à purger lors de leur prochain arrêt pour vitesse excessive dans la voie des stands.
Laurens Vanthoor, brillant animateur de ce début de course sur la Porsche #6, prend l’avantage sur Jaminet grâce à un merveilleux dépassement par l’extérieur dans le virage Porsche. Pendant ce temps, les Cadillac Hertz Team Jota continuent de dégringoler au classement. « Au troisième arrêt, on a perdu un peu de temps avec le trafic. Les premières heures sont toujours difficiles, on doit se remettre dans le rythme. » D’autres déboires touchent la Toyota #7 : d’abord abîmée par un contact dans le trafic en début de course, elle est contrainte de faire un tour de rond-point à Mulsanne après un freinage trop long.
La bataille, exceptionnelle, pour la deuxième place, se poursuit. Les Ferrari #83 et #51 chassent en meute la Porsche #6, mais Laurens Vanthoor, à son volant, se défend comme un diable.
"On doit se remettre dans le rythme"
Will Stevens, Cadillac V-Series.R #12 Cadillac Hertz Team Jota
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Les Ferrari 499P sont très rapides en ligne droite ! L'une d'elles a été flashée à 364,2 km/h.
Olivier ROLLAND-JACOB (ACO)
Inter Europol Competition à l’aise
Le début de course LMP2 se résume à un magnifique récital de Mathias Beche (Oreca 07 – Gibson #29 TDS Racing), qui s’élançait d’ailleurs depuis la pole position de sa catégorie. Au bout de quatre tours, le Suisse compte déjà plus de cinq secondes d’avance sur son plus proche poursuivant, à savoir Louis Delétraz sur l’Oreca 07 #199 AO by TF « Spike », passé deuxième après avoir effacé l’Oreca #43 Inter Europol Competition.
Grosse frayeur pour l’Oreca #22 United Autosport : David Heinemeier-Hansson tente de dépasser Christopher Frogatt sur la Ferrari 296 LMGT3 #193 Ziggo Sport Tempesta à la chicane Dunlop, mais les deux se touchent au point de corde. Ils se retrouvent en tête-à-queue au milieu de la piste. Heureusement, les autres parviennent à les éviter.
La #29, suite à un contact avec la #37 CLX Pure Rxcing, perd énormément de temps et recule au classement. Ceci profite à la #43 Inter Europol Competition, qui hérite de la tête de course. Elle est impressionnante, mais ses pilotes ne doivent pas relâcher leurs efforts. L’Oreca #16 RLR M Sport est bien installée en deuxième place quand un incident de course freine sa progression. Alors qu’elle entre dans une slow zone au Tertre Rouge, elle se fait percuter par l’arrière par la #25 Algarve Pro Racing. L’accumulation des débris dans ce secteur provoque un full course yellow de quelques minutes.
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Guénolé TREHOREL (ACO)
Le suspense maintenu en LMGT3
Comme d’habitude, le plateau LMGT3 offre des images de batailles spectaculaires. Pour le moment, le leader n’est pas inquiété. Mattia Drudi, sur l’Aston Martin Vantage AMR LMGT3 #27 Heart of Racing Team profite de son Hyperpole pour creuser un écart de plusieurs secondes dans la première demi-heure.
Le jeu des arrêts aux stands et des changements de pilote chamboule totalement le classement, si bien qu’on ne compte plus les changements de leader dans cette classe. Cependant, la Ferrari #21 Vista AF Corse semble être très solide. C’est elle qui mène après quatre heures de course.
Le rythme soutenu pousse certains pilotes à prendre des risques. Giammarco Levorato, sur la Ford Mustang LMGT3 #88 Proton Competition, perd l’arrière au Tertre Rouge et percute violemment le mur de pneus placé à l’extérieur du virage. Le pilote est indemne, mais la voiture est trop endommagée, ce qui provoque l'abandon de l'équipe quelques dizaines de minutes plus tard.
Top 5 du classement général à 20 heures :
1. Ferrari 499P #50 Ferrari-AF Corse – Antonio Fuoco / Nicklas Nielsen / Miguel Molina – 65 tours
2. Porsche 963 #6 Porsche Penske Motorsport – Kévin Estre / Laurens Vanthoor / Matt Campbell – + 18''499
3. Ferrari 499P #83 AF Corse – Robert Kubica / Yifei Ye / Philip Hanson – 19''132
4. Ferrari 499P #51 Ferrari-AF Corse – Alessandro Pier Guidi / James Calado / Antonio Giovinazzi – + 20''132
5. BMW M Hybrid V8 #20 BMW M Team WRT – Rene Rast / Robin Frijns / Sheldon van der Linde – + 39''338
Les leaders des autres catégories :
LMP2 : Oreca 07-Gibson #43 Inter Europol Competition – Jakub Smiechowski / Tom Dillmann / Nick Yelloly – 62 tours
LMGT3 : Ferrari 296 LMGT3 #21 Vista AF Corse – François Heriau / Simon Mann / Alessio Rovera – 58 tours
Les abandons à 20 heures :
Ford Mustang LMGT3 #88 Proton Competition – Stefano Gattuso / Giammarco Levorato / Dennis Olsen – Sortie de piste
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