Le nouveau format mis en place pour l’Hyperpole, sur deux journées, a permis une vraie montée en puissance des équipes, à la chasse du prestige que représente le fait de s'élancer en tête. Cadillac partira ce samedi 14 juin à 16 heures avec deux voitures aux deux premières places. Jamais la marque américaine n’avait réalisé de pole position en Sarthe. Une performance surprise ? Peut-être pas tant que cela !
Cadillac construit sa semaine avec un objectif : gagner
Depuis la Journée Test et les premiers roulages sur le grand circuit, les équipes construisent, chacune à sa manière, leur préparation pour le double tour d’horloge. À ce jeu, Cadillac a d’abord fait preuve dimanche d’une relative discrétion. Toyota et Ferrari étaient en haut des feuilles de temps, pendant que les V-Series.R enchaînaient les boucles : 253 tours, soit plus de 3450 kilomètres au total pour les #311, #12, #38 et #101.
La compétitivité a commencé à se révéler lors des essais libres : les deux Cadillac emmenées par l’équipe Jota Sport ont toujours été dans le Top 10 de la catégorie Hypercar dans toutes les séances de la semaine. La #12 et la #38 furent même les plus rapides, respectivement en qualifications et lors des essais libres 1. Que faut-il en déduire ? Que le rythme est bon pour les voitures à la robe dorée, tant sur un tour que sur des relais plus longs. Même chez Whelen (la #311), la performance pure est là. La preuve, Jack Aitken est maintenant le titulaire du record de la piste en Hypercar en 3’22’’742.
Trois pilotes seulement sont passés sous les 3’23 depuis le début des hostilités. Jack Aitken donc, mais aussi Alex Lynn en 3’22’’847 et… Dries Vanthoor sur la BMW M Hybrid V8 #15 de BMW M Team WRT (3’22’’887). Un match Cadillac-BMW est-il à attendre ?
La robe dorée teintée de rouge et noir est maintenant présente sur des Cadillac (et plus des Porsche 963).
REMI VALLAT (ACO)
Une chose est sûre, les deux marques qui font confiance à Dallara pour leur châssis seront devant lors des première boucles. Car les deux Hypercars de la marque à l’hélice sont 4ᵉ et 6ᵉ sur la grille, avec la #15 devant la #20. Porsche, 3ᵉ et 5ᵉ (la #5 devant la #4) suit une trajectoire proche de Cadillac. Beaucoup de tours enchaînés lors de la Journée Test (254), une présence parmi les meilleurs temps. Mais c’est bien du sceau de l’Amérique que les essais sont marqués. Qu'en sera t-il en course ?
Amis et ennemis
Dans la catégorie LMP2, qui ne voit que des châssis Oreca 07 en piste, on retrouve à l’issue de l’Hyperpole trois équipes qui se détachent : la #29 de TDS Racing, la #43 d’Inter Europol Competition et la #199 d’AO by TF.
Lors de l’ultime séance Hyperpole, les pilotes de ces trois voitures se suivaient, s’observaient. Ils se défiaient. Mathias Beche prenait le relai de Clément Novalak sur la #29, Tom Dillmann suivait Nick Yelloly sur la #43, et enfin Dane Cameron était relayé par Louis Delétraz sur la #199. Ces six-là sont dans une autre dimension, dans le Top 10 des pilotes les plus rapides de la catégorie pour le moment.
TDS Racing mise sur l'exécution pour se démarquer en LMP2.
Guénolé TREHOREL (ACO)
Est-ce dans ce trio d’équipes que se trouve le futur vainqueur ? Difficile à dire. D’autant qu’une équipe, fidèle de la discipline et ultra-expérimentée, veille à quelques dixièmes seulement : United Autosports. La structure anglo-américaine de Richard Dean et Zak Brown est la seule à avoir placé ses deux voitures en Hyperpole 2. En 2024, United Autosports avait remporté la catégorie LMP2 avec le trio Bijoy Garg / Oliver Jarvis / Nolan Siegel. On travaille, on se prépare. Pour tenter de conserver le titre.
Des LMGT3 toujours plus rapides
La course promet d’être disputée en LMGT3, après que nous avons vu huit marques différentes se battre pour l’Hyperpole lors de la dernière séance. Les performances individuelles sont importantes, mais, dans une catégorie qui impose un pilote catégorisé Bronze, il faut se détacher de la référence chronométrique. La lecture brute du résultat peut, comme en LMP2, être un leurre.
Certains numéros reviennent souvent, et nous amènent à discerner les forces en présence : la BMW M4 LMGT3 #46 du Team WRT – très bien emmenée par Ahmad Al Harthy, Valentino Rossi et Kelvin Van Der Linde – est souvent devant. De même pour la Lexus RC F LMGT3 #78 d’Akkodis ASP Team, Arnold Robin, Jack Hawksworth et Finn Gehrsitz apparaissant dans le tiercé de tête de trois séances sur sept possibles. Et puis, presque inévitablement, c’est une Porsche que l’on voit aussi à l’aise : la 911 GT3 R LMGT3 #92 de Manthey 1ST Phorm. Ryan Hardwick, Riccardo Pera et Richard Lietz, les « 3R », ont entre les mains une voiture capable de gagner. En 2024, c’est Porsche qui avait brillé pour la toute première année du LMGT3...
Valentino Rossi a roulé en Hyperpole 2, à la chasse au meilleur temps.
SEBASTIEN BASSANI (ACO)
La catégorie n’en est qu’à sa seconde année de présence en Sarthe, ce qui explique que les temps au tour s’améliorent, séance après séance. Comme en Hypercar, nous avons désormais un nouveau record de la piste. Benjamin Barker avait claqué un 3’55’’263 en 2024, effacé par… huit voitures en 2025. Aston Martin, BMW, Chevrolet, Ferrari, Lexus, McLaren, Mercedes et Porsche ont tous une représentante ayant fait mieux.
La marge de progression dans cette « jeune » catégorie LMGT3 est réelle, et la bataille intense, aucune marque ne prenant véritablement le dessus.
La grille de départ de la 93e édition des 24 Heures du Mans
Regardez le FIA WEC en direct ou à la demande via l’application officielle FIA WEC TV – votre accès complet au Championnat du Monde d'Endurance de la FIA, y compris les 24 Heures du Mans. Ne manquez rien ! Pour plus d'informations, consultez l'application.